Moi, Tonya !

tonya

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Actuellement à l’affiche, le film « Moi, Tonya » porte sur grand écran le destin brisé de Tonya Harding, championne de patinage artistique, devenue paria de son pays, les Etats-Unis, après l’agression de sa rivale.

Son nom « Harding » prédestinait-il sa vie ? « Harding », comme dure. A en croire le film, oui. Dès sa plus jeune enfance, Tonya en bave. Née dans une famille pauvre, elle commence l’apprentissage du patinage dès 3 ans. Sa mère, alcoolique et égoïste, la maltraite psychologiquement et physiquement, considérant que les réprimandes et les brimades sont les moteurs les plus efficaces pour sa fille. Elle ne cherche pas à être une bonne mère, mais plutôt une mère de championne. Et elle réussira.

Tonya aura une belle carrière sportive. Lors des championnats des États-Unis de 1991 qu’elle remporte, la jeune femme est la première patineuse à passer un triple axel (figure consistant à sauter et à faire trois tours et demi en l’air.) en compétition officielle. Elle rentre ainsi dans la légende du patinage artistique pour ce saut d’exception.

Pour échapper à sa mère, elle se jette entretemps dans les bras du premier venu Jeff Gillooly, tout aussi violent mais moins malin, et avec un entourage peu recommandable.

Tonya replace son triple axel au championnat du monde à Munich en 1991 mais ne termine que deuxième. Malgré ses prouesses sportives, Tonya Harding est victime de ses goûts vestimentaires et musicaux de début de carrière. Elle est mal vêtue, faute de moyens, et patine au son du rock (zz top). Elle ne parviendra jamais à devenir une membre à part entière de l’élite de sa discipline. En patinage artistique, il faut rentrer dans le moule, faire les yeux doux aux juges et avoir une vie rangée. Philippe Candeloro et Surya Bonaly, nos patineurs français, en savent quelque chose. Ils ont patiné à la même époque que Tonya, et n’ont jamais eu aussi le palmarès mérité car ils ont osé des programmes libres originaux ou très fort techniquement. Je fais référence, notamment, au salto arrière, jambes tendues, pieds décalés, réception sur un pied de Surya. Le patinage artistique, c’est de l’art, de la grâce avant d’être un sport.

*** Spoiler ***

Aux Jeux Olympiques d’Albertville en 1992, Tonya, au sommet de son art, aura l’audace de tenter son triple axel dans le programme court mais hélas elle chute et finit à la 4ème place. Pas de médaille olympique. Elle a laissé passer sa chance ou plutôt a eu un coup de malchance. On apprend dans le film que son patin, qui avait cassé 2 jours avant, a été mal remonté. Anecdote véridique ?

S’ensuit une descente aux enfers. Tonya plaque tout. Mais les instances olympiques décident que les prochains Jeux Olympiques seront dans 2 ans à Lillehammer en 1994. Elle décide alors de s’y remettre. Lillehammer encore un nom prédestiné ? Hammer comme le marteau ? Son mari Jeff décide de favoriser ses chances. Son plan: déstabiliser Nancy Kerrigan, la plus proche rivale de Tonya, à coup de lettres de menace. Mais les malfrats engagés par Jeff outrepassent leur mandat et brisent le genou de Nancy ( le coup de marteau ). C’est la version du film…Les medias s’acharnent alors sur Tonya qui hérite du surnom de « little barracuda ». Sa préparation pour les JO sera perturbée par cette affaire. La malchance s’acharne encore sur Tonya. Un problème de lacet lui fait perdre toute sa concentration et elle ne finit que huitième (elle tombe à plusieurs reprises). Sa rivale Nancy Kerrigan, moins blessée qu’on a pu le croire initialement, remporte la médaille d’argent et devient très populaire grâce à cette affaire.

À la suite de cette affaire, Tonya Harding est exclue à vie de la fédération américaine de patinage et condamnée à une amende de 125 000 $ et à 500 heures de travaux d’intérêt général pour faux témoignage (pour lequel elle plaide coupable). Tonya n’a que le patinage dans sa vie, cette condamnation est en quelque sorte une mise à mort de l’athlète, le coup de grâce !

La morale de l’histoire est d’un pessimisme effroyable. Tonya ne s’accomplira pas en tant qu’athlète. La naïveté et la malchance l’ont poursuivie. La vie peut basculer à tout moment et parfois pour un rien. Et Tonya dans tout ça, qu’est-elle devenue ? Elle s’accroche à la vie et s’en sort comme elle peut à force de courage et d’abnégation. Elle a rebondi dans la boxe, oui, la boxe…Elle a exercé, depuis, différents métiers mais traîne toujours sa réputation sulfureuse.

EN

Currently on view, the film « Me, Tonya » brings to the big screen the broken destiny of Tonya Harding, figure skating champion, who became pariah of her country, the United States, after the aggression of her rival.
Did his name « Harding » predestinate his life? Harding, as hard. To believe the film, yes. From an early age, Tonya drooled. Born into a poor family, she began learning skating as early as 3 years old. Her mother, alcoholic and selfish, mistreats her psychologically and physically, considering that reprimands and bullying are the most effective engines for her daughter. She does not want to be a good mother, but rather a champion mother. And she will succeed.
Tonya will have a beautiful athletic career. At the 1991 US championships she won, the young woman was the first skater to pass a triple axel (figure of jumping and making three and a half laps in the air) in official competition. She enters the legend of figure skating for this exceptional jump.
To escape her mother, she throws herself meanwhile in the arms of the first comer Jeff Gillooly, just as violent but less clever, and with an unsavory entourage.
Tonya replaces her triple axel at the world championship in Munich in 1991 but finishes second. Despite her athletic prowess, Tonya Harding is a victim of her early dress and musical tastes. She is poorly dressed, lack of resources, and skates to the sound of rock (zz top). She will never succeed in becoming a full member of the elite of her discipline. In figure skating, it is necessary to go into the mold, to make the eyes soft to the judges and to have a life row. Philippe Candeloro and Surya Bonaly, our French skaters, know something about it. They skated at the same time as Tonya, and have never had the track record deserved because they dared free programs original or very strong technically. I am referring, in particular, to the back somersault, legs outstretched, feet staggered, reception on a foot of Surya. Figure skating is art, grace before being a sport.

*** Spoiler ***
At the Albertville Olympics in 1992, Tonya, at the top of her game, will have the audacity to try her triple axel in the short program but unfortunately she falls and finishes in 4th place. No Olympic medal. She missed her chance, or rather, she was unlucky. We learn in the film that his skate, which had broken two days before, was badly put together. Truthful story?
Follows a descent into hell. Tonya plates everything. But the Olympic authorities decide that the next Olympic Games will be in Lillehammer in 2 years in 1994. She then decides to recover. Lillehammer still a predestined name? Hammer like the hammer? Her husband Jeff decides to promote his chances. His plan: destabilize Nancy Kerrigan, Tonya’s closest rival, with threatening letters. But the thugs engaged by Jeff exceed their mandate and break Nancy’s knee (the hammer blow). This is the version of the film … The media then go after Tonya who inherits the nickname « little barracuda ». His preparation for the Olympics will be disturbed by this case. Bad luck still bites Tonya. A problem of lace makes him lose all his concentration and it finishes only eighth (it falls several times). His rival Nancy Kerrigan, less injured than initially thought, wins the silver medal and becomes very popular with this affair.
As a result of this case, Tonya Harding was banned for life from the American Skating Federation and fined $ 125,000 and 500 hours of community service for false testimony (for which she pleads guilty). Tonya has only skating in her life, this condemnation is a sort of killing of the athlete, the coup de grace!
The moral of the story is appallingly pessimistic. Tonya will not perform as an athlete. Naivety and bad luck have continued. Life can rock at any moment and sometimes for nothing. And Tonya in all that, what has become of her? She clings to life and gets along as she can by dint of courage and self-sacrifice. She has rebounded in boxing, yes, boxing … She has since exercised different trades but still drags her sulphurous reputation.

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