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Début 2019, en pleine crise des gilets jaunes, on apprend que les entreprises du CAC 40 ont versé à leurs actionnaires, au titre de l’année 2018, un total de 57,4 milliards d’euros, dont 10,9 milliards de rachats d’actions, soit une hausse de 12,8 % par rapport à 2017. Le record sera-t-il battu pour l’année 2019 ? Le capitalisme a faim à en avoir les yeux plus grands que la panse.
Une enquête réalisée en novembre 2019 et publiée dans le magasine Challenges révèle qu’une majorité de Français ont une mauvaise image du capitalisme, considérant qu’il aggrave les inégalités, favorise une société ayant l’obsession du profit, et conduit à la destruction de la planète.
Fin 2018, Christine Lagarde dit même : « L’âge de la colère pourrait prendre la succession de l’âge d’or du capitalisme ». Est-ce sous le coup de l’actualité que la Présidente du FMI parle ainsi ? Elle déclare que « les bienfaits économiques de la mondialisation doivent être partagés par tous et non plus seulement par quelques-uns ». Certes, mais où sont les actes ?
Joseph Stiglitz, après un passage à la Banque mondiale de 1997 à 2000 en tant que vice-président et économiste en chef, et après avoir obtenu le Prix Nobel d’économie en 2001, attaque violemment le FMI et la Banque mondiale. Son action : il publie un certain nombre d’ouvrages, notamment « pour un commerce mondial plus juste », « un autre monde contre le fanatisme des marchés »,… Le loup est sorti de la bergerie. Il est convaincu que « la création de richesse a cédé la place à l’exploitation ».
Entre les faux et les vrais « repentis », il faut bien faire la part des choses, ne pas être naïf et se dire que sans action, la parole est vaine. Christine Lagarde aura beau dire que le capitalisme est mortifère, si c’est juste pour se donner bonne conscience, cela n’apporte rien.
De plus en plus d’intellectuels, économistes, industriels, banquiers, politiques,… dénoncent les dérives du capitalisme mais force est de constater que rien ne bouge encore à grande échelle. Il manque la volonté de « l’élite » de se défaire de ce système. Se scierait-elle la branche sur laquelle elle est assise ? On peut en douter sérieusement, hélas.
J’évoque le sujet en cette fin d’année car je suis persuadé que le capitalisme doit être réformé, réinventé, « réinitialisé » pour une meilleure répartition des richesses et se trouver de nouveaux concepts de développement : pourquoi pas repenser la croissance ? Ou faire table rase d’un système, qui marche sur la tête, en augmentant la pauvreté partout dans le monde et en asservissant les peuples.
Est-on prêt pour un tel changement ? Ou faudra-t-il encore attendre que la situation s’aggrave et que la révolte s’amplifie ?
J’essaierai de refaire le point en 2020 sur le devenir du capitalisme sous sa forme actuelle.
At the end of 2018, Christine Lagarde even says: « The age of anger could take over from the golden age of capitalism ». Is it the latest news that the President of the IMF speaks like this? She says that « the economic benefits of globalization must be shared by everyone, not just a few ». Certainly, but where are the acts ?
Joseph Stiglitz, after a stint at the World Bank from 1997 to 2000 as vice president and chief economist, and after obtaining the Nobel Prize in economics in 2001, violently attacked the IMF and the World Bank. Its action: it publishes a certain number of works, in particular « for a fairer world trade », « another world against the fanaticism of the markets », … The wolf came out of the fold. He is convinced that « wealth creation has given way to exploitation ».
Between the false and the true « repentant », it is necessary to make the share of the things, not to be naive and to say that without action, the word is vain. Christine Lagarde may say that capitalism is deadly, if it is just to gain a good conscience, it does nothing.
More and more intellectuals, economists, industrialists, bankers, politicians, … denounce the excesses of capitalism but it is clear that nothing is still moving on a large scale. It lacks the will of the « elite » to get rid of this system. Would she saw the branch on which she sits? We can seriously doubt it, alas.
I bring up the subject at the end of the year because I am convinced that capitalism must be reformed, reinvented, « reset » for a better distribution of wealth and find new concepts of development: why not rethink growth? Or make a clean sweep of a system that works on its head, increasing poverty all over the world and enslaving people.
Are we ready for such a change? Or will we still have to wait for the situation to get worse and for the revolt to escalate ?
I will try to take stock in 2020 of the future of capitalism in its current form.
Will the hunger of capitalism bring about its end ?